12/12/2016

Autopsie d'un lieu 

Scène de trime: Le domicile de Nelson Valbo 

  Si vous êtes comme mézigue, lorsque je scotche mes châsses dans un thriller ou un polar j'aime bien repérer les différents lieux décrits ou parcourus par les personnages. Cela ambiance l'esprit, on s'insinue dans l'action, les scènes de trimes (pour ceusses qui entrave que dalle à l'argomuche, la trime c'est une rue, la rue). Par exemple: Tu crèches dans quelle trime ? Tu habites dans quelle rue ? Pigé ? 
   Dans Remora s'il est un lieu privilégié c'est bien la crèche du journaliste, sa tanière, nichée dans le passage Alain Fournier ( et oui !... Le Grand Meaulnes c'est lui. Avoir pondu une oeuvre unique et être immortalisé par un passage à l'écart de toute animation ça force à l'humilité. Surtout qu'Alain Fournier a déménagé au boulevard des allongés depuis 1914. Mort pour la France. 
   À l'écart de l'agitation du centre ville, coincé entre l'ancien quartier armurier de Saint-Roch et le quartier résidentiel de Villebœuf. C'est là que Nelson Valbo se réfugie dans un univers qu'il n'a jamais connu, si ce n'est qu'au travers d'un écran ou dans les pages d'un roman noir. L'ancien atelier lui sert de bureau, d'atelier de peintre et de logement. Hormis son nid de labeur et de création, Valbo s'offre de temps en temps une séance au cinéma le Méliès (situé à l'époque, à l'angle de la rue Gambetta et du cours Jovin Bouchard). Ce soir là on projetait Le Carrefour de la mort de Henri Hathaway, sortie en 1947, avec Richard Widmark (lire la chronique: Qu'est-ce qu'on zieute ce soir ? Qui pousse Mamie ?, rubrique Extras). 
   Où situer ce havre de tranquillité ou d'ennui - selon vos capacités à le tromper - ? Ici... Oui là en dessous, le cercle rouge sur le plan, vous y êtes ? Le plan est d'époque (cela ce remarque à certains détails, les gagas pigeront. Les autres, et ben...). Le Méliès était situé à l'endroit marqué d'une croix rouge, la programmation était excellente, qualité ciné club pas de la grosse production survitaminée, ni de la grosse rigolade franchouillarde, que du goûtu, du respectueux des prunelles, du phosphore pour la matière grise. Bref, du cinoche, du vrai ! Pas d'la pignolade pour pré pubère (pour les post aussi d'ailleurs, il n'y a pas... d'âge pour ça).

  
  
  À quoi ressemble le passage ? Et bien... à ça. Si vous êtes dépressif, circulez y'a rien à voir sinon c'est tranquille, anonymat (presque) garantie. 


Imaginez un jour de pluie ou la nuit. Ambiance « polardeuse » ou « thrilleuse » à souhait ! 


 Heu !... Une dernière explication littéraire. Les gagas sont les habitants de Saint-Etienne en patois local. Sur ce, à bientôt... pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !       

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