18/05/2017

Zoom sur une anecdote:  

Cunningham 


« Il se prénommait Richard. Vu son allure vestimentaire, je le surnommais illico: Cunningham. Ritchie me paru trop simple. Après la période baba, Signé Furaniax ! remontait l'échelle du temps et inaugurai les sixties. »  

Premier de classe amidonné

  Surnom donné au stagiaire de Signé Furaniax ! par Nelson Valbo; inspiré par Richie Cunningham, l'étudiant un peu coincé de la série TV culte des années 70, Happy days. Teint frais, la raie sur le côté, propre sur lui, une tronche à siroter des milk-shakes et à bouffer des pancakes toute la journée dans un diner. Le fils de bonne famille parfait, le premier de classe amidonné. Il était joué par Ron Howard qui a fait du chemin depuis, derrière les caméras. 

 Milk shake, pancakes et collège. 
Aucun défaut ? Peut être... 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 

05/05/2017

Zoom sur une anecdote: 

Ici Paris et... Marie Alcaraz 


« Sur la couverture du premier, il y avait le portrait d'une fille, brune, aux lèvres rubis. Au dessus de laquelle s'étalait le nom du groupe: Ici Paris. Le titre s'intitulait: La fusée de ton retour. » 
« Cette nana avait une voix d'enfer, genre acidulée. Rock, très eighties. » 
En collectionneur averti Docteur Zicmu est une référence, aussi lorsqu'il déniche un trésor c'est un peu comme si Long John Silver mettait la main sur celui de Ben Gunn. Ses yeux brillent ! Son pouls s'accélère ! C'est avec plaisir qu'il fait découvrir sa ou ses trouvailles à Nelson Valbo et au reste de l'équipe. Parfois se glisse des musicos ou chanteurs voire des chanteuses méconnues ou disparues comme la première chanteuse d'Ici Paris : Marie Alcaraz aka Marie Al Kha Raz

  Ici Paris c'est plus qu’un canard à scandale, c’est aussi le nom d’un groupe de rock. Fondé au début des années 80 le groupe avait tout pour lui: des morceaux splendides, des musicos pas manchots connaissant leurs gammes et une chanteuse charismatique ! Mais comme trop souvent dans c'pays, le groupe emmené par Shere Khan (Hervé S.F.pour l'administration), n'empruntera pas le chemin de la gloire. Du moins, pas tout de suite.  

Génèse

  Au début étaient les Curlies (les Frisés in England), groupe de lycéens fans des Stones puis ce fut Gare du Stade en hommage à une gare de chemin de fer située à Colombes, dans la banlieue ouest de Paname. C’était devenu un groupe punk, sans chiens mais avec, probablement, de la binouze mais comme tout les groupes grattouillants dans leurs coins le combo fut influencé par le glam rock. T Rex, Gary Glitter, Adam and the Ants, Slade, les paillettes, les boas en plumes, le style Zizi Jeanmaire sur platforms boots, ça envoyait pas mal quand même. Ici Paris fera partie de la deuxième vague de la scène glam rock parisienne, fin 77. La première vague avec Métal Urbain ou Asphalt Jungle tournait depuis 1976. Ils jouèrent souvent avec Oberkampf ou La Souris Déglinguée. C'est après un dernier concert au Gibus, en 1979, qu'Ici Paris prit son envol. C'est d'ailleurs dans cette salle mythique que Shere Khan rencontra Marie Alcaraz en 1978. Il y avait aussi un ex des Curlies, un « gratteux » qui ramènera le bassiste. Après une annonce dans un canard le groupe dénicha un batteur et en avant la musique ! 

Jolie brunette

  Ici Paris rêve de train fantôme, de créature du Lac Noir, de Godzilla en plastoc et de Cadillac infernale. L'univers kitsch d’un ado mélangé aux accords de base du rock’n’roll, pour qui a la curiosité d’écouter leurs morceaux, c'est la mandale assurée, façon Tontons Flingueurs. De quoi remettre les clés de sol à l'endroit ! Emmenée par une jolie brunette à la voix perçante, la fameuse Marie Al Kha Raz (c'est classos, mec !) et un guitariste à l’incroyable tignasse, la formation suscite la curiosité. Les connaisseurs pensent même avoir enfin découvert LA perle rare qui manquait au paysage musical. 

La binette de Marie Alcaraz aka Marie Al Kha Raz dans les années 80

Souris faussement candide

  Le label Gaumont les remarquera et les signe sans barguigner. Ce que ne fera jamais De Mesmaeker mais bon c'est une autre histoire ! Leurs premiers morceaux « Le Centre du monde » et « Souris » passeront complètement inaperçu aux yeux du grand public et pour cause; le groupe se trouve mauvais et refuse le disque. Ça commence bien !  Mais cela leur permettra quand même de décrocher la première partie de la tournée hexagonale des Ramones. Ça mange pas d'pain. Quelques semaines avant la sortie de leur album, en janvier 1982, l’émission de télé « Les Enfants du rock » diffuse deux titres d’Ici Paris filmés au Rose Bonbon, à Pigalle: « Stupide petit garçon » et « La Fusée de ton retour ». L’album est dans les bacs en juillet 1982. Mélange de twist et de rock glitter, « Allo Le Monde… Ici Paris » parvient à renouveler le genre. Comment en effet ne pas succomber à la voix de petite souris faussement candide de la chanteuse de Marie Al Kha Raz. Douce comme le miel au début mais... qui soudain pouvait atteindre des stridences aiguës qui débouchaient les cages à miel.

Ici Paris en 1982.
(Marie avec sabre et gants blancs) 

Détartrez-vous les portugaises avec ces vidéos très eighties. Pour certaines vous ne vous contenterez que d'une image fixe (ne vous bilez pas, y'a l'son) pour d'autres... miracle ça bouge ! Quant à la qualité c'est de la Haute Def année 80 filmé par Gégé et sa caméra super 8. Pas top en somme mais vous pouvez coller vos mirettes dessus cela ne vous rendra pas aveugle. 

Le Centre du Monde (1980).
(Ils le trouvèrent mauvais !) 


Pour Didier Wampas c'était l'un des meilleurs disque de rock français de tous les temps. Euh ! Faut pas pousser le son si fort y'a du larsen ou alors il avait les cages à miel embourbées.   

Stupide petit garçon et La fusée de ton retour 
(Attention c'est... disons baveux)



« La fusée de ton retour » (1981)


« Les vents balayent le désert
Les tempêtes me rappellent le parfum de ton sourire
Au loin la petite planète Terre
Brille de mille feux, belle comme un souvenir

Mais rien ne vient, que le bruit du vent
Et mes larmes sèchent au soleil brûlant
J'attendrai, j'attendrai
La fusée de ton retour
J'attendrai
Oh oui, toujours

J'ai scruté le système solaire
Et cherché une île aussi
Au plafond de l'univers
Si [ j'avais le / charmant ] firmament de tes yeux
Les cités sont sans vie
Ou nous étions heureux
Je cherche dans le vent
Tes lèvres sucrées
Le souffle brûlant
De ta fusée

J'attendrai, j'attendrai
La fusée de ton retour
J'attendrai
Oh oui, toujours

Et filent, filent, les étoiles
Les vents du cosmos gonfleront tes voiles
Le ciel reste vide
La comète qui te guide
T'éloigne loin de moi
Et l'espace est si froid

J'attendrai, j'attendrai
La fusée de ton retour
J'attendrai
Oh oui, toujours
Oh mon amour
Oh oui, toujours
Oh mon amour
Oh oui, toujours
Toi, mon amour
Oh oui, toujours
Oh mon amour
Toujours
 Toujours 
       Toujours »   

Cadeau bonus (pas Bonux !) deux autres clips d'Ici Paris. C'est comme les bonbons, c'est acidulé. 

Allo le monde
(Image fixe mais... dans l'intro, Mister Kirk Douglas dit quelques phrases !!) 


Bagdad
(Ici des photos défilent) 



Léopard en peluche
  La province découvrira Ici Paris sur scène, Bordeaux, Lyon et puis retour à Pantruche au Bataclan. Et oui ! Même si les ventes du 45 tours sont quasi-nulles, tous les spectateurs sont sous le charme de Marie accrochée à son léopard en peluche. C'est décidé, il y a aura un album. Hélas, les concerts se font rares et les médias traditionnels sont trop décontenancés par l'univers d'Ici Paris. L’heure est plutôt à la variétoche du samedi soir, il n’y a pas de place pour la gaudriole et le second degré. Dommage. Le groupe s’évanouit dans la nature, alors que son fantôme revient régulièrement faire un tour sur les platines des amateurs. 

Trouillomètre à zéro

  Mais voilà, Marie ne voulait plus faire de concerts dans les clubs, défouloirs pour bourrins pleins de binouze ! Résultat elle avait le trouillomètre à zéro ! Dès qu’elle était sur scène, ça allait, mais avant c’était vraiment dur: la plomberie se faisait des nœuds ! Après Ici Paris ce fut Hou la la, son nouveau groupe sort un disque et là... elle se barre ! Marie laissera des souvenirs comme cette vidéo promo de 1989. (c'est autre chose que le super 8 de Gégé).

Alors je t'oublie 


Mais... aucun crime n'est parfait, il reste des traces de quelques méfaits télévisuels comme celui ci. Remarquez certains spectateurs tout droit sortie de la Foire agricole de Baignons le Vaseux et la gratte sans fil (ça sent le play back !). Mais bon, faut bien se faire connaitre. 

Lieu du crime: Télé Caroline en 89. 
   
Depuis elle a disparu de la circulation, c'est bien dommage sa voix acidulée de mouflette... pas si innocente est inoubliable. Comme les Mistral Gagnant. De 1995 à 2001, nos chemins se sont croisés.  
Apparition lors d'un concert, en tant que spectatrice (faut pas rêver !). 
Année 201?... 
Le Docteur Zicmu aurait aimé avoir un autographe !

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 


04/05/2017

Zoom sur une anecdote: 

L'innommable 


« Cette même gêne qui m'empêchait de lui dévoiler ce que je pressentais. », « Entendre l'innommable sans y être préparé supposait une sacré dose d'humilité ou d'humanisme. Ne l'a connaissant pas, je m'abstins de lui donner des détails précis. » 
 Même s'il n'a pas vécu cette très sombre période de l'Histoire de l'Europe, dévoiler ce dont il se doute à Mme Huart, risque t-il de changer son attitude face à l'un des pensionnaires de la maison de retraite ? Nelson Valbo préférera jeter un voile pudique sur l'origine de la cargaison. Si la curiosité intellectuelle l'emporte, vous pouvez vous faire une idée plus précise de l'univers où été prélevé la cargaison en lisant le témoignage d'un homme et le roman inspiré de la biographie du commandant du plus important camp de concentration et d'extermination nazi. 


Eugen Kogon 



Eugen Kogon en 1945 


Un des fondateurs de la RFA

  Né le 2 février 1903 à Munich et mort le 24 juillet 1987 à Königstein im Taunus, est un journaliste et sociologue allemand. Opposant au Parti national-socialiste il a été arrêté en 1939, et détenu pendant six ans au camp de Buchenwald où il était le secrétaire particulier du médecin chef Erwin Ding-Schuler.
Après des études d'économie et de sociologie à Munich, il rédige une thèse portant sur « L'État corporatif et le fascisme » qu'il soutient à en 1927 à Vienne, où il travaille comme journaliste au Schönere Zukunft jusqu'en 1932. Influencé par Othmar Spann, opposé au socialisme et défenseur d'un État chrétien corporatif, il appartient au cercle de Vienne (Wiener Kreis). Il est déporté au camp de concentration de Buchenwald de septembre 1939 jusqu'à la libération du camp par les Américains en 1945, soit pendant sept années.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, aux côtés de Walter Dirks, Eugen Kogon travaille à mettre en lumière les origines du national-socialisme et à renouveler la pensée politique allemande, notamment dans les Cahiers de Francfort (Frankfurter Hefte); il se lie avec les milieux fédéralistes et européistes.
L'État SS (éd. Seuil, 1970 ; Seuil poche, 1993) (Der SS-Staat, Das System der deutschen Konzentrationslager, 1946; première éd. et trad. française en 1947 sous le titre: L'Enfer organisé - Le système des camps de concentration, éd. La Jeune Parque) avec Hermann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d'État (éd. Minuit, 1984; éd. Seuil poche, 1987)(Nationalsozialistische Massentötungen durch Giftgas - Eine Dokumentation, Frankfurt, Fischer, 1983). Il est considéré comme un des intellectuels fondateurs de la RFA (République fédérale d'Allemagne). 

« Moulin à os »

  Le livre comporte 21 chapitres portant essentiellement sur Buchenwald, avec des échappées sur Dachau et quelques autres camps.Le chapitre 2 est intéressant, car il évoque une question sur laquelle les enseignants s’interrogent souvent: y avait-il une classification des camps, des catégories de camps, plus ou moins dures ? 
Selon Kogon, il y a bien 3 degrés de camps, d’après une directive de l’office central de gestion économique des SS. 
1er degré: le camp de travail.
2e  degré: le camp de travail où les conditions de vie et de labeur sont plus difficiles. 
3e  degré: le « moulin à os » (expression utilisée par Eugen Kogon), d’où il est rare de sortir vivant. 
Kogon précise que cette classification n’est pas rigoureuse. Dachau était de 1er degré, alors que les conditions de détention ont toujours été plus pénibles qu’à Buchenwald, de degré 2. Selon lui, une des différences tiendrait dans le ravitaillement, forcément plus mauvais dans les catégories plus basses.


Sauvetage de Stéphane Hessel 

  Eugen Kogon ne traite pas spécifiquement de la Résistance dans le camp, mais dans le chapitre 15, « Tragédies collectives et opérations spéciales », il montre comment fin 1944 il a été possible de sauver 3 agents secrets alliés, par substitution d’identité avec des détenus morts... dont bénéficie Stéphane Hessel, qui devient Michel Boitel. Sur le sort des juifs, abordé à plusieurs reprises, l’auteur donne la parole à plusieurs rescapés, qui racontent les massacres commis dans les forêts proches de Riga, les camions à gaz ou la révolte du ghetto de Varsovie. 

Exemples de couvertures françaises de L'État SS 



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Robert Merle 



Robert Merle en 1964 

Marqué par la guerre

  Écrivain français, né à Tébessa (en Algérie) le 29 août 1908 et décédé le 27 mars 2004.Titulaire d'une licence de philosophie, agrégé d'anglais, Robert Merle consacre sa thèse de doctorat de lettres à Oscar Wilde et devient professeur au lycée de Bordeaux, Marseille, puis à Neuilly-sur-Seine où il fait la connaissance de Jean-Paul Sartre, à l'époque professeur de philosophie. Mobilisé en 1939, Robert Merle est agent de liaison avec les forces britanniques. Il est fait prisonnier à Dunkerque. Il témoigne de son expérience dans la poche de Dunkerque dans un documentaire d'Henri de Turenne et reste en captivité jusqu'en 1943. Il a été marqué par la guerre et par sa captivité de 1940 à 1943. Ceci explique que beaucoup de ses romans traitent de la hantise du lieu clos et de la guerre. Par ailleurs, nombre de personnages de ses romans sont inspirés par ses proches et sa vie personnelle.
1949: Week-end à Zuydcoote (prix Goncourt): près de Dunkerque assiégé par les Allemands en mai-juin 1940 un soldat français tente d'embarquer avec les troupes anglaises pour rejoindre l'Angleterre (adapté au cinéma par Henri Verneuil en 1964 avec Jean Paul Belmondo, Pierre Mondy).
1952: La mort est mon métier: roman historique inspiré de la biographie de Rudolf Höß (renommé Rudolf Lang dans le livre), commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau pendant la Seconde Guerre mondiale. Une adaptation cinématographique sera tournée en 1977 par Theodor Kotulla (Aus einem deutschen Leben). 

Fonctionnaire zélé 

  À la fin de la Première Guerre Mondiale, il se retrouve au chômage, rejeté par sa famille. Il s'apprête à se suicider lorsqu'un de ses collègues arrive et lui brandit un tract en lui disant de ne pas trahir l'Allemagne en se donnant la mort.
Il adhère au parti nazi et se voit confier la direction d'une ferme avec sa femme Elsie, où il vit des journées de dur labeur, mais paisibles. Puis, après la prise du pouvoir par Hitler, il entre dans les SS, n'ayant pourtant pas les critères requis pour y adhérer. Il accède à des fonctions de plus en plus importantes dans la hiérarchie SS, jusqu'à devenir commandant du camp d'Auschwitz. Ce camp, d'abord de concentration, puis d'extermination, devient le lieu de la lente et tâtonnante mise au point de l'Usine de Mort du village d'Auschwitz. Il y reçoit l'ordre du Reichsführer Himmler de supprimer 500 000 unités par an au lieu des ridicules 80 000 unités de Treblinka. Lang va s'attacher à accomplir la mission qui lui a été assignée: tuer le plus grand nombre de Juifs et éliminer le plus efficacement possible les cadavres. Après la guerre et la chute d'Hitler, il est emprisonné, puis condamné à la pendaison après son procès où il affirmera avoir seulement suivi les ordres en bon fonctionnaire zélé, indiquant d'un air naturel qu'il a supervisé et participé activement au meurtre de « seulement » 2,5 millions de personnes au lieu des 3,5 millions prévus. 

Qu'est-ce que la morale ?

  Tout au long du livre, il se montre incapable de sentiments et même d'action personnelle, car sa conduite lui a toujours été dictée par un chef en qui il portait une confiance totale. À la fin, on le sent cependant en colère se disant trahi par Himmler, qui, tel un lâche, s'est suicidé, et n'a ainsi pas voulu assumer son rôle dans l'extermination des Juifs, laissant Rudolf seul responsable de ses actes. Jusqu'au bout, il assume cependant son idée du chef, en répétant froidement et méthodiquement qu'il est le seul responsable de ce qui s'est passé à Auschwitz, et en énonçant sans difficulté les atrocités commises. Son seul moment de doute survient lorsque sa femme apprend ses activités, mais, ayant été choisi pour ses rares qualités de conscience il n'accorde pas d'importance à la morale. 

Exemples de couvertures françaises de La mort est mon métier 



Exemples de couvertures allemandes de La mort est mon métier 




C'est en ayant lu ces livres que Nelson Valbo éprouve de la gêne. En conclusion, lisez L'État SS et La mort est mon métier. Ce n'est pas remboursé par la Sécu mais c'est accessible et recommandé à toutes personnes saines d'esprit. 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !    



02/05/2017

Zoom sur une anecdote: 

Bonnies de Mériden 


« ...passer d'un obscur groupe garage à la lad culture en passant par les mythiques « Bonnies » de Mériden, m'enchantait. » 
  Quelles sont ces Bonnies qui enchante Nelson Valbo page 300 ? D'abord, qu'est-ce que c'est que ci que ça que c'est Mériden ? Pour ceusses qui sont fâchés avec la géographie (et ils sont nombreux, trop nombreux), Mériden est une petite ville située en Angleterre, dans les West Midlands, entre Birmingham et Coventry. Ça va, vous situé le patelin ? Bon et bien c'était là qu'était dessinée et fabriquée depuis 1941 et jusqu'en 1983 les fameuses motos Triumph. Et les « Bonnies » en sont la glorieuse famille qui s'est agrandie depuis... mais à Hinckley, dans le Leicestershire. Cette petite ville est située entre Coventry et Leicester. Si ça vous dit rien, allez mater sur Google Earth ! 

Affiche des années 50 

La Grande Evasion

  Meriden a abrité la grande usine de production de motos de Triumph, dont l'usine d'origine de Priory street située à Coventry avait été détruite par un bombardement de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre Mondiale. L'usine avait été visitée par Steve McQueen lors de la préparation de la « Bonnie » qu'il utilise dans La Grande Evasion. 

Le mythique saut par dessus les barbelés dans La Grande Evasion 

Le mythique Steve McQueen sur une « Bonnie »  T 120 Scrambler 

Meilleure moto 

  La Triumph Bonneville T 120 y était fabriquée de 1959 à 1975. C'était le premier modèle de la série Bonneville, qui a contribué au succès de la marque Triumph Motorcycles Ltd. La production des T 120 a cessée en faveur de la T 140. La T 120 a été conçue et développée si rapidement qu'elle n'a pas été incluse dans le catalogue Triumph 1959. La T 120 était fabriquée sur la base de la Tiger T 110. Lancée en 1959 par Triumph comme étant « la Meilleure Moto dans le Monde », la « Bonnie » T 120 était destinée principalement au marché américain, plus lucratif. Mais quelques motards du pays des fromages qui puent ont eu le bon goût de la chevaucher. Et cela dure toujours.   

« Bonnie » T 120 (1959) 

« Bonnie » T 120 (1969) 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 

01/05/2017

Zoom sur une anecdote: 

Heinrich Himmler 


« Le capitaine Max Behring l'a lui serra sans un mot, et se rendit compte de la mollesse de son chef. ».  « Behring le trouva mal à l'aise, gêné, presque intimidé. Un comble. Le chef suprême du Corps Noir intimidé par un simple officier ! », « le Reichführer jetait des regards de tous les cotés, ce qui avait le don d'agacer Behring, qui se garda bien de le laisser paraître. » 
  Ce passage, à la page 282, décrit l'impression qu'a le capitaine Max Behring en rencontrant Heinrich Himmler . Il n'est pas question d'écrire le panégyrique d'un nazi mais de découvrir l'envers du décor. C'est assez surprenant. Comment Heinrich Himmler qui au quotidien n'était qu'un type falot, un tantinet faux derche a été le chef suprême d'un corps d'armée inspirant la crainte à travers l'Europe ? Ce sinistre personnage au visage rond était un individu sans envergure dans sa vie privée. Le genre de type s'aplatissant devant sa femme et faisant preuve de rigidité, de cruauté envers ses subordonnés et les déportés. Quoique parfois sa faiblesse transparaissait lors d'entretiens particulier avec des officiers SS comme la remise de décorations ou de cérémonies.  

Pas un chef

  Au milieu des paranoïaques, zigomars, hystériques et sadiques qui peuplaient les hautes sphères de l’Etat nazi, Heinrich Himmler était un pauvre type souffreteux, une mauviette, faible de corps et d’esprit. Est-ce ça un homme prônant la supériorité de la prétendue race aryenne ? Heinrich Himmler était doté d’une personnalité très difficile à saisir. Ceux qui l’ont connu de son vivant avaient peine, après l’avoir vu, à le décrire. Il y a autant de portraits de Himmler qu’il y a de témoignages: « Une application d’écolier borné, mais aussi quelque chose de méthodique comme peut l’être un automate » (Karl J. Burckhardt); « Un bon maître d’école, certainement pas un chef » (général Walther Dornberger, le père des V1), « Froid, calculateur, avide de pouvoir, mauvais génie de Hitler, l’individu le plus dénué de scrupules du IIIe Reich » (général Friedrich Hossbach); « Jamais je n’ai pu accrocher son regard toujours fuyant et clignant derrière son pince-nez » (Alfred Rosenberg); « Cet homme n’avait rien de diabolique. Courtois, non dépourvu d’humour, il aimait à jeter de temps à autre un mot d’esprit pour détendre l’atmosphère » (comte Bernadotte). 

Monstre ordinaire

  D'après son journal intime, Himmler fait la connaissance, en 1920 ou 1921, de la fille du propriétaire de la ferme-école où il est stagiaire. De nature timide, il ne lui fit jamais part de ses sentiments. Par la suite, les relations avec les femmes semblent inexistantes. Toujours selon son journal, il est fort probable qu'il n'ait eu sa première expérience sexuelle que lors de son mariage à l'âge de vingt-huit ans. En 1926, il rencontre une infirmière divorcée, Margarete Siegroth, née Boden, de sept ans son aînée et protestante. « Marga », grande blonde aux yeux bleus, correspond à l'idéal de la femme aryenne. Ils se marient le 3 juillet 1928; de cette union naît une fille, Gudrun, le 8 août 1929. En 1928, il investira la dot de sa femme dans un élevage de poules à Waldtrudering, dans les faubourgs de Munich. Jusqu'à la fin des années 1920, Himmler continue de s'occuper de sa petite propriété rurale avec son épouse.
Il aime sa fille Gudrun qu'il surnommait Püppi « Poupette »; il n'aura pas la même affection pour le fils adoptif de Marga. Durant ses premières années de vie politique, il semble essayer de remplir son rôle de père et de mari le mieux possible. Les pages de son agenda démontrent qu'il a des conversations téléphoniques quasi quotidiennes avec sa femme et sa fille. Après la faillite de son élevage de poulets en 1929, Himmler prendra de plus en plus de responsabilités au sein du parti nazi et délaissera progressivement son épouse: ils se séparent finalement en 1940 sans divorcer. Le Reichsführer qui entretient depuis 1939 une relation avec une de ses secrétaires, Hedwig Potthast, qui le surnommait « König Heinrich » (le roi Heinrich), aura deux enfants illégitimes avec elle: un fils, Helge, né le 15 février 1942, et une fille, Nanette Dorothea, née le 20 juillet 1944, incidemment le jour de l'attentat contre Hitler. La même année, en 1944, ils finissent également par se séparer.
Jusqu'en 1945, Himmler n'a cessé d'entretenir avec celle qui est restée son épouse légitime, Marga, une correspondance affectueuse, où il ne s'est jamais exprimé sur ses crimes, en particulier l'extermination de masse. 

Niaiseries

  Himmler était un petit bourgeois falot qui compensait ses absences en écrivant qu'il baisait les « bonnes mains », la « chère bouche » de sa « pure et chère haute dame ». Cette correspondance sirupeuse est tellement dépourvue d'intimité qu'elle paraît fausse même si, dans un premier temps, Himmler mettait du piment dans son couple en se proclamant « lansquenet », « homme très méchant » ou en se laissant traiter par sa femme de « garnement », de « fripouille », de « tête de mule », qualificatifs que du reste il lui retourne. En laissant son esprit vagabonder on l'imaginerait presque en train de couiner sous les coups de fouet de sa « pure et chère haute dame » dans une séance SM. 
  Ces mots pour se faire peur ne cesseront pas quand l'épouse sera enceinte de la petite Gudrun et l'inquiétante bêtification reprendra de plus belle: « Bonne petite bonne femme, garnement aimée du fond du cœur », « le méchant mari va très bien et pense toujours à sa douce petite femme qui va devenir la petite mère de notre doux garnement ». Mais les niaiseries seront bientôt relayées par la chronique hautement hygiénique des maux d'estomac et d'intestins, des bains, des rasages, des changements de linge. 
  Et le Reichsführer finira par signer pitoyablement « ton petit papa » les lettres envoyées à cette mère qu'il n'appellera plus que « Mamette » et qu'il aura, sans l'abandonner, délaissée au profit de sa secrétaire, non moins conforme à la norme des cheveux blonds et des yeux bleus, mais beaucoup plus jeune et avec laquelle, selon la doctrine de la double famille qu'il inculquait à ses SS, il produira deux spécimens de la prétendue race nordique. 

Inconstant

  Heinrich Himmler était avant tout un bureaucrate soucieux du détail jusqu'à la manie. Il compensait ses déficiences physiques par son obsession de la pureté raciale de ses hommes.
Longtemps considéré par les hauts dignitaires du parti comme un « brave petit homme » ayant « un bon cœur mais probablement inconstant ». Il était, aussi surprenant que cela puisse paraître, sensible à la vue du sang. Il raconta alors comment il avait failli avoir une syncope lorsqu'au cours d'une exécution de Juifs en Biélorussie, il fut éclaboussé par un morceau de cervelle sur sa vareuse d'uniforme. Cet individu était psychologiquement instable, dangereux et méthodique au sein de la SS, comme bon nombre de ses membres.  
Si vous ne vous rappelez plus à quoi ressemblait cette sinistre famille. Voici la cruelle banalité en costume de petit bourgeois bavarois.  

 « Bon petit papa » Heinrich, Marga « sa bonne petite femme » et « Püppi » 
Le voisin du dessus (j'espère que vous vous doutiez de qui je parle) leur donnerai presque sa bénédiction ! 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 





30/04/2017

Zoom sur une anecdote:

Sacha Ledérangé 


« Dès lors, le capitaine Landrow fut intarissable sur ses déboires, je n'en demandais pas tant. L'idée de créer une chronique intitulée « Les déboires du citoyen » signé Sacha Ledérangé, me trotta, un bref instant, dans le crâne. » 
L'esprit caustique de Nelson Valbo et l'écoute de France Inter lui inspire ce trait d'humour teinté de dérision. Le dénommé Sacha Ledérangé est en fait un clin d’œil à Macha Béranger, grande prêtresse des âmes en détresse, urgentiste des épanchements de tristes vies. Macha Béranger pratiqua le noctambulisme au cirque du sommeil. Chapeau l'artiste !  



Sans-sommeil 


« Allô Macha ! », l'émission qu'elle anima sur France Inter du 5 avril 1977 au 30 juin 2006, était faite de dialogue intime avec les auditeurs, de minuit à 2 h du lundi au vendredi. Les auditeurs appelaient au téléphone et Macha Béranger les écoutait et répondait avec sympathie de sa voix suave et rocailleuse embrumée par une très grande consommation de clopes. Près de 100 000 « sans-sommeil » (surnom des membres de la confrérie) confiaient leur mal de vivre, leur solitude, leurs joies ou leurs peines. Pour être davantage au diapason des états d'âmes de ses interlocuteurs, Macha Béranger avait organisée une ambiance cosy dans son studio, avec une lumière tamisée et la présence de son petit chien. Dès l'extinction des micros, de nombreux auditeurs manifestèrent leur mécontentement auprès des patrons de France Inter. Un site de soutien avec pétition fut créé. Malgré l'élan de sympathie, la direction campera sur ses positions et Macha Béranger quittera la station après une très émouvante dernière émission, le 29 juin 2006.
En janvier 2006, elle sera soignée pour un cancer, qu'elle cachait à toute sa famille. Très grosse fumeuse, le crabe l'a devancera et le 26 avril 2009, Macha Béranger s'en alla charmer le sommeil des anges (s'ils existent).  
Retrouvez cette voix légendaire qui caressa nos cages à miel dans cette vidéo des années 80. 


Sur ce... à bientôt pour une nouvelle autopsie. Bonne lecture ! 


28/04/2017

Zoom sur une anecdote: 

Ambiance de stades 

« Mes expériences en la matière s'étaient calés dans ma boite à souvenirs sous la vision de travées entières de Wolverines fans reprenant Come on ! Come on ! de Gary Glitter à Molineaux Park; ou ceux de Burnley vannant les fans d'Huddersfield en leur balançant Good by T Jane de Slade. » 
  L'anecdote cité par Nelson Valbo est tiré de ma propre boîte à souvenirs. J'ai entendu ces chants aux paroles détournées dans les stades de Wolverhampton et de Burnley dans les années 80. Malheureusement il l'y a aucune version filmées de ces parodies. De ce fait vous ne pourrez voir pour vous rendre compte de l'ambiance, que cette vidéo dénichée sur le net. Ce sont les Clarets fans qui chantent. Les Clarets est le surnom de l'équipe de Burnley dû à la couleur rouge Bordeaux du maillot. Comme les supporters sont des poètes au langage châtié, en voici un exemple concernant un certain Owen Coyle. Ses oreilles doivent siffler. 

Dédicace

« Ohh ! Owen Coyle's a bastard, he wears a bastard hat, he was a Bolton wanker, he's now a Blackburn twat. He tried his hand at soccer, but he was a fucking shite, and when he take the bastards down, we'll sing this song all night. » 

« Ohh! Owen Coyle un bâtard, il porte un chapeau de bâtard, il était un branleur de Bolton, il est maintenant un con de Blackburn. Il s'est essayé au football, mais il était une merde foutue et quand il démonte les bâtards, nous chanterons cette chanson toute la nuit. »
  Le dénommé Owen Coyle (né le 14 juillet 1966 à Paisley, Écosse) est un footballeur écossais d'origine irlandaise devenu par la suite entraîneur. La « dédicace » des Clarets fans est récente car il a été entraîneur de Burnley de 2007 à 2010 puis de 2010 à 2012 chez les Bolton Wanderers avant d'entraîner les Blackburn Rovers cette saison (2016-2017). La rancune est tenace chez les Clarets. Il ne vaut mieux pas avoir les pieds carrés sinon les pousseurs de citrouille ont droit à une dédicace personnalisée. Si vous êtes curieuse ou curieux, la vidéo ci-dessous vous plonge dans l'ambiance du stade de Burnley. C'est comme les yaourts aux fruits, il y a des morceaux (des paroles, pardon ! ) de chants dedans. 
Tant que vous y êtes, matez la vidéo de Slade avec Good by T Jane. Ouvrez la boîte à souvenirs ! 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 

Zoom sur une anecdote: 

Lightnin' Barabans 


« - Ca te dirais d'assister à une répétition des Lightnin' Barabans ? On se réunie samedi prochain. Au moins ça te changera les idées. 
   - C'est qui les Lightnin' Barabans ? » 
  Comme le capitaine Gina Landrow vous vous demandez peut être qui sont-ils. C'est très simple les Lightnin' Barabans (Amal, Lysiane, Marie-Noelle, Maxime, Stéphane, Nelson Valbo) sont inspiré par The Flying Pickets, groupe de chanteurs britanniques créé en 1982. Leur nom « les Piquets volants » fait référence aux grèves des mineurs anglais des années 1970 auxquelles les six membres originaux du groupe avaient participé. Le nom Lightnin' Barabans (Les Pissenlits lumineux) est un mélange d'anglais et de parlé gaga (barabans); le nom a été adopté par les membres pour son côté humoristique. C'est un groupe d'amateurs chantant a capella dont les reprises de standards du rock sont l'unique répertoire. 

Flying Pickets 

  Si vous en avez entendu parler ou si vous ne connaissez pas voici une séance de rattrapage. Après vous ne direz plus, c'est qui ces mecs ? Une dernière chose, la composition des Flying Pickets a évolué au cours des années, notamment au cours des années 1990 et 2000. Depuis leurs débuts, le nombre de membres a dépassé les dix-huit. Le dernier membre du groupe original a quitté le groupe en 1990. Matez deux vidéos de leurs prestations (c'est autre chose que... que... vous savez, ce groupe français qui chantait (presque) pareil. Mais si, vous les connaissez... les PW. C'est la gamme au dessus. Et puis, les goûts et les couleurs... chacun voit midi à quatorze heure. 
 

Only you - 1984 - 


Englishman in New York - 2000 - 


  Pour ce qui est des Lightnin' Barabans fiez-vous à votre imagination, dont vous ne manquez pas... j'espère. Car s'il n'existe aucune photos, ni vidéos, par contre vous pourrez y mettre (prochainement... soyez patient) un visage en lisant la version bd de REMORA (en projet). 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture ! 


Zoom sur une anecdote: 

Priscilla reine du désert 

(ou Priscilla folle du désert)

 « Apparemment, il tentait une très approximative imitation de Priscilla reine du désert. Vu la tronche du gonze, le fond de teint, le rimmel et un pantalon moul'boule en lycra moiré lui aurait donné l'allure d'un travelo déclinant. » 
  Dans la France profonde (formule consacrée pour souligner la différence entre les urbains et les ploucs) il y a toujours des gonzes qui se distingue par leurs esprits raffinés. Et c'est justement un de ces « spécimens » que Nelson Valbo rencontre dans un bistrot du Pont de Montvers, charmante localité nichée au fond d'une vallée cévenole. Priscilla, folle du désert ou reine du désert (les deux titres s'appliquent au film), (The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert) sert de référence face à la posture du gars, singeant un autre individu dont on suppose que l'accoutrement et l'attitude détonait dans le décor. Ce film australien de Stephan Elliott réalisé en 1994 met en scène Terence Stamp, Hugo Weaving et Guy Pearce, il relate l'histoire de deux drag queens et d'une transsexuelle traversant l'Australie de Sydney à Alice Springs dans un grand bus qu'ils ont baptisé « Priscilla ». Que ce soit dans l'Outback australien ou milieu des Cévennes il y aura toujours des types au norme HLM (c'est à dire bas de plafond) pour qui la différence dérange. 

Drag queens, transsexuelle et aborigène

  Le film est devenu un film culte dans la communauté gay. La bande-son comporte de nombreux tubes des années 70-80, notamment de nombreuses références au groupe Abba. Le film explore et délire aussi sur de nombreux stéréotypes homos. L'une des forces du film est aussi qu'il ne présente pas les homos comme des pervers ou des types répugnants, ni comme des chouineurs dénués de tout défaut, mais comme des personnes comme les autres.
L'Outback australien est décrit d'une manière idyllique, en montrant la beauté des paysages, et comporte une scène au pouvoir symbolique fort: la troupe danse et joue à un moment avec une tribu aborigène, décrivant le temps d'un instant la rencontre entre deux groupes habituellement exclus par la société.  

Pour vous faire une idée voici l'affiche du film et quelques photos. 



Toutes proportions gardées imaginez des drag queens froufroutantes délirant sur fond de Gay Pride au milieu d'un village corse. Ce serait... explosif !!! 
Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !

27/04/2017

Zoom sur une anecdote: 

Le Cabinet du Dr Caligari / M le maudit 



« - Avec le laissez aller de ces cochons de Weimar. Le vice pourrissait la société. Heureusement, nous avons remis de l'ordre. » 
Werner ne broncha pas. Le cinéma expressionniste, le Cabinet du Dr Caligari, M le maudit, de Fritz Lang, disparurent dans une rasade de vin blanc.  
Les souvenirs de Behring, ses allusions à une période révolue apparaissent fugitivement dans l'esprit de son garde du corps. Il les avaient vécu par écran interposé lors d'une séance dans un ciné club quelque part dans une ville quelconque. Examinons de plus près ce que les cochons de Weimar produisaient et que Behring exécrait et entront dans le cabinet du Docteur Caligari. 

  Le Cabinet du Docteur Caligari (Das Cabinet des Dr. Caligari) est un film expressionniste et muet allemand de Robert Wiene sorti en 1920. Devenu l'acte de la naissance du genre horrifique, le film introduisit une iconographie, des thèmes, des personnages et des expressions qui seront importants pour des films comme Dracula réalisé par Tod Browning en 1931 et Frankenstein ou La Fiancée de Frankenstein de James Whale (tous les deux en 1931). 



Asile de fous  

  Dans une fête foraine, vers 1830, le docteur Caligari exhibe Cesare, un somnambule. Celui-ci prédit à un étudiant, Alan, qu'il vivra jusqu'à l'aube. Il est en effet assassiné dans son lit. Son ami Francis soupçonne Caligari. La jeune fille que convoitaient Alan et Francis est enlevée par Cesare. Poursuivi, le somnambule s'écroule après avoir abandonné son fardeau. Francis poursuit Caligari qui se réfugie dans un asile de fous, dont Caligari s'avère être le directeur, et Francis un des patients ainsi que la jeune fille convoitée. Deux personnages discutent sur un banc dans un parc. Le plus jeune, Francis, raconte le drame qu'il vient de vivre. 

La fête foraine

  La nuit suivante, le Secrétaire de Mairie est assassiné. Le lendemain, Francis et son ami Alan vont à la fête foraine. Ils assistent au spectacle du Dr Caligari qui présente Cesare le somnambule. Celui-ci prédit à Alan qu'il mourra avant l'aube. De retour de la fête foraine, en marchant dans les rues désertes, Francis et Alan rencontrent Jane, qu'ils aiment chacun secrètement. Alan est assassiné chez lui dans la nuit. Alors que Francis soupçonne le Docteur Caligari et Cesare d'être les auteurs du crime, une femme manque d'être assassinée la nuit suivante et l'homme à l'intention meurtrière, un vagabond, est arrêté pendant qu'il tentait de fuir. Intriguée par les soupçons de Francis, Jane rend visite au Dr Caligari et à Cesare dans leur stand de la fête foraine. Elle s'enfuit précipitamment terrifiée par les deux hommes. Interrogé par la police, le vagabond reconnait son intention de tuer la femme, mais en aucun cas les meurtres du secrétaire de mairie ni de Alan. 


Le somnambule 

  Peu après, Cesare tente d'assassiner Jane alors qu'elle dort chez elle, mais échoue. Puis il essaye de l'enlever, mais pris en chasse par les villageois, l'abandonne. Caligari s'enfuit lui aussi, poursuivi par Francis. Il se réfugie dans un asile psychiatrique, dont il s'avère en fait qu'il est le Directeur ! L'étau se resserre autour de Caligari, des documents trouvés dans son bureau attestent qu'il a manipulé Cesare le somnambule pour le conduire à commettre des meurtres sous son contrôle. Il voulait prendre la place du vrai Caligari, un autre mystique qui lui aussi manipulait un somnambule, cela afin de découvrir le secret de son contrôle. Démasqué, Caligari achève de sombrer dans la folie, il est interné avec une camisole de force dans son propre asile psychiatrique. 

Caligari 

  Francis achève le récit de son aventure. Il quitte le parc pour pénétrer dans la salle principale de l'asile psychiatrique qui est remplie de malades mentaux. Il y croise Cesare, et Jane qui tient des propos incohérents. Derrière lui un homme descend les escaliers. Il s'agit du directeur de l'asile qui a les traits de Caligari. Francis l'aperçoit et pris de démence tente de l'empoigner. Mais il est immédiatement maîtrisé par des infirmiers et conduit dans une cellule d'isolement. Le directeur l'examine et s'exclame : « J'ai enfin compris sa démence, il me prend pour le mystique Caligari ! Je connais maintenant le moyen de le guérir ! ».

Expressionnisme 

  Le film décrit en fait le délire d'un fou, en l'occurrence Francis. Ce film donnait à voir une histoire de fou racontée par un fou, ce qui était déjà révolutionnaire à une époque où le récit à la première personne n'existait pas encore. Les décors faits de fausses perspectives, tout en oblique, d'angles aigus, de proportions tronquées, l'écriture des cartons intertitres, la colorisation de la pellicule différente selon les scènes, et bien sûr le jeu expressionniste des acteurs, sont autant d'éléments qui contribuent à accentuer cette impression d'irréalité. Ce décor correspond donc bien au mouvement de l'expressionnisme allemand, caractérisé par le chaos, les formes violemment torturées. L'éclairage joue également un rôle important en jouant sur l'affrontement de l'ombre et de la lumière et en soulignant ainsi les contrastes. 
« Les films doivent être des gravures rendues vivantes », affirma Hermann Warm, l'un des trois décorateurs du film. 
C'est théâtral, c'est graphique, c'est bizarre, c'est hypnotique ! Entrez mesdames et messieurs, entrez et frissonnez durant 1:17:08 ! 


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  Et maintenant, suivons l'errance tragique de Hans Beckert. Hans Beckert ? Allez-y continuez vous saurez qui est cet individu. 
« Toujours, je dois aller par les rues, et toujours je sens qu'il y a quelqu'un derrière moi. Et c'est moi-même ! Quelquefois c'est pour moi comme si je courais moi-même derrière moi ! Je veux me fuir moi-même mais je n'y arrive pas ! Je ne peux pas m'échapper ! Quand je fais ça, je ne sais plus rien. Ensuite je me retrouve devant une affiche et je lis ce que j'ai fait, alors je me questionne: J'ai fait cela ? » 
Ainsi s'exprime d'une façon désespérée M, révélant son aliénation et son dédoublement intérieur. 

Meurtrier 

  M le maudit (M-Eine Stadt sucht einen Mörder ou Une ville cherche un meurtrier) est un film allemand réalisé par Fritz Lang, sorti en 1931, premier film parlant du réalisateur. Le film montre les habitants d'une grande ville allemande, jetés dans la terreur et l'hystérie par un meurtrier d'enfants, si bien que la police et la pègre se mettent ensemble à sa poursuite. Des avis de recherches sont lancés et une récompense est promise. 
Dans une cité ouvrière, une mère attend impatiemment le retour de sa fille de l'école, mais un inconnu (on ne verra jamais son visage) réussit à l'attirer avec des sucreries. Après avoir découvert le cadavre, la police intensifie ses efforts de recherche, en vain. Les habitants en viennent à se soupçonner les uns les autres. Les rafles et les contrôles incessants dérangent les bandes criminelles dans leurs affaires. Aussi la pègre décide-t-elle, sous la direction de Schränker leur chef, de chercher elle-même le meurtrier. Grâce à un vendeur de ballons aveugle mais pas sourd qui a entendu la chanson que le tueur siffle, la pègre mettra la main sur le criminel. Le leitmotiv que M siffle avant chaque acte s'intitule: Dans l'antre du roi de la montagne qu'Edvard Grieg composa en 1874 pour la pièce de théâtre Peer Gynt, écrite par l'auteur norvégien Henrik Ibsen en 1867. Cette célèbre ritournelle est en fait un extrait de la musique de scène, no 7 de l'op.23 qui donnera plus d'intensité à l'accompagnement musical. 



Berlin 

  C'est grâce à la fameuse marque « M » faite à la craie sur le manteau de Hans Beckert, alias M, interprété par le cultissime Peter Lorre La police empêchera le tribunal de la pègre de lyncher le meurtrier. La sentence finalement prononcée par le tribunal, légal celui-ci, n'est pas dite, Schränker ayant déjà évoqué le scénario le plus probable.
Il s'agit du premier film parlant de Fritz Lang qui avait jusqu'alors dirigé plus d'une douzaine de films muets. Avec le temps, M le maudit est devenu un classique reconnu. Bien que la ville où se déroule l'action ne soit pas nommée, plusieurs indices dans le film permettent de comprendre que l'action se déroule à Berlin. Une publicité pour un journal berlinois, le plan de Berlin dans le bureau du commissaire, le fait que le commissaire parle d'une ville de 4 millions d'habitants (ce qui ne pouvait, à l'époque, correspondre qu'à Berlin), le nom Alex faisant référence à l'Alexanderplatz (qui était également le surnom du siège de la police berlinoise) est également cité plusieurs fois. Pour décrire l'attitude de la pègre, Fritz Lang s'était inspiré des Heimatklänge, Hand in Hand et des Deutsche Kraft, des clubs qui, sous couvert de promotion du sport, vivaient en partie de revenus provenant du chantage ou de la prostitution. À la fin des années 1920, ils comptaient environ 1000 membres. Ces clubs avaient un code d'honneur très strict. 

Les Assassins sont parmi nous  

  Pour l'historien Marc Ferro, ce film est représentatif de la montée du nazisme en Allemagne. Le film devait d'abord s'appeler Mörder unter uns (Les Assassins sont parmi nous). C'est sous ce titre que Lang sollicita la location de l'ancien hangar à zeppelins (les fameux dirigeables) de Staaken, près de Spandau à l'ouest de Berlin, reconverti en studio de cinéma. Il se vit répondre par le directeur qu'il ne l'aurait pas. Lang en comprit la raison, il avait remarqué l'insigne nazi épinglé au revers de la veste du directeur. Celui-ci craignait que le titre concerne le mouvement nazi. L'autorisation fut accordée dès qu'il comprit que l'histoire concernait un assassin d'enfants. Car le scénario se base sur une vague de meurtres d'enfants qui ensanglantèrent l'Allemagne durant les années 1920, dont celle de la ville de Breslau qui se déroulèrent en 1929. Outre Peter Kürten, le Vampire de Düsseldorf, il s'inspire aussi des meurtriers Fritz Haarmann, Karl Grossman et Karl Denke. 

Faire vrai  

  Peter Lorre était né dans l'empire d'Autriche-Hongrie, dans les Carpates, dans l'actuelle Slovaquie et décédera le 23 mars 1964 à Los Angeles. D'origine juive, il quittera l'Allemagne en 1933, l'année de l'avènement d'Hitler (plus précisément le 25 février, soit deux jours avant l'incendie du Reichstag), il se réfugiera d'abord à Paris (à l'hôtel Ansonia, rue de Saïgon, refuge de nombreux artistes allemands et autrichiens), puis à Londres. M le maudit fut son film le plus connu. Pendant des années après la sortie du film, Peter Lorre est restera catalogué comme un méchant pour y avoir été un meurtrier d'enfants (et, c'est sous-entendu, un pédophile). La renommée du film lui ouvrira les portes d'Hollywood, où il jouera surtout de remarquables seconds rôles, aux interprétations inoubliables, notamment dans L'Homme qui en savait trop, Le Faucon maltais, Casablanca, et surtout Arsenic et vieilles dentelles. Il est à noter que c'est Fritz Lang, et non Peter Lorre qui siffle dans le film. Pour que cela fasse plus « vrai » la production avait embauché des membres de la pègre berlinoise pour le tournage. Le commissaire Lohmann apparaîtra dans un autre film de Fritz Lang: Le Testament du docteur Mabuse (1933). En 2008, les Cahiers du cinéma placèrent le film à la 6e place dans la liste des 100 films à posséder pour une cinémathèque digne de ce nom. Vous ne l'avez jamais vu ! Ouvrez vos mirettes, voici le chef d'oeuvre. Ne vous tracassez pas le film est sous titré dans la jactance de Molière. Bonne séance ! 


Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !











21/04/2017

Zoom sur une anecdote: 

Lemmy Caution 


« Je me trouvais face à face avec presque un copié collé d'Eddy Constantine. Heinz Poll avait la meme tronche ravagée que Lemmy Caution, sauf qu'à défaut des pépés, c'était les mémés qui devaient jouer de la prunelle. » 
L'homme éveilla des souvenirs en Cinémascope à Nelson Valbo. Des films projetés le week end au cinoche du quartier, le Cristal, aux Cinq Chemins durent lui revenir en mémoire. L'époque des esquimaux Liarté et des Nuts. Souvenir, souvenir. Plantons le décor. 

C'est qui ce gonze ? 

  Lemmy Caution est un personnage de romans, puis de films noirs, créé en 1936 par l'écrivain britannique Peter Cheyney. Agent du FBI, Lemmy Caution pèse quatre-vingt-quinze kilos et a une tête qui fait de lui la coqueluche de ces femmes. Grand coureur de jupons, il sait d'ailleurs chanter des sérénades en s'accompagnant à la guitare pour les séduire. Mais c'est avant tout un redoutable détective qui aime bien tabasser les truands de tous poils qui croisent son chemin. Il affectionne aussi les soliloques humoristiques (dont le cynisme et les bons mots sont amplifiés, il est vrai, par les traducteurs dans les éditions françaises).
Le rôle était interprété à l'écran par l'acteur franco-américain Eddie Constantine, en particulier dans le film La Môme vert-de-gris de Borderie en 1953 et dans Alphaville de Jean-Luc Godard en 1965, qui fait basculer l'univers policier de Caution dans celui de la science-fiction. 

M'sieur Eddie  

  Edward Constantinowsky, dit Eddie Constantine (29 octobre 1913 - 25 février 1993), était un chanteur et acteur d'expression francophone de nationalité américaine. Constantine voulait faire carrière dans la chanson. Il a fait ses classes à Vienne puis se produisit à Paris dans les cabarets à la mode à cette l'époque. De retour au pays, n'ayant pas le succès escompté, il exerça la profession de figurant, puis tint un rôle dans Egypt by three, un film sans grand écho. Dépité de n'avoir pas fait carrière dans son pays natal, il revint en Europe dans les années 1950.
Il devint une vedette en France en interprétant le rôle de l'agent secret Lemmy Caution dans La Môme vert-de-gris (1953), adapté d'une série noire de Peter Cheyney, rôle qu'il reprit dans une série de films : Cet homme est dangereux (1953), Ça va barder (1953), Je suis un sentimental (1955), Lemmy pour les dames (1961) et À toi de faire… mignonne (1963). Constantine devint une vedette du box-office français et européen des années 1950 et 60 avec sa gouaille et son accent américain qu'il accentuait volontairement. Il enregistra également plusieurs chansons de charme à succès et fit paraître sous son nom quelques romans, notamment Votre dévoué Blake (1955), aux Presses de la Cité (collection Un Mystère no 226); et Le Propriétaire (1975), J.C. Lattès. 
Vous voulez reluquer sa bobine ? Y'a qu'à demander. 

Clope, galurin, costard, et peut être whisky, il n'emballait pas en low cost l'ami Lemmy 

Un coup d'patte, Anastasie n'anesthésiait pas le talent. C'était l'age d'or des créateurs d'affiches de cinéma. 

Palper de l'oseille en s'amusant

  Les films d'Eddie Constantine sont généralement des séries B d'action au ton souvent léger et humoristique. Se considérant avant tout comme un chanteur, il ne prit pas sa carrière de comédien au sérieux et, les années passant, s'occupa de plus en plus de son écurie de courses. Au milieu des années 1960, il tenta de renouveler son image en jouant dans des films artistiquement plus ambitieux, comme Lucky Jo, de Michel Deville, et surtout Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, de Jean-Luc Godard, où il reprit son personnage habituel dans un contexte atypique. Mais son succès commercial déclina à cette époque en France. En 1968, il tourna avec Johnny Hallyday dans À tout casser de John Berry. Constantine s'était toujours considéré avant tout comme un chanteur. Il avait embrassé la carrière d'acteur pour s'amuser mais aussi par nécessité pécuniaire. En parlant d'oseille... 

  Iriez-vous lui chourer son morlingue ? Pas sure. On embrouillait pas Lemmy, quand un gonze sapé comme un sac poubelle s'adressait à m'sieur Lemmy fringué en costard-nœud pap', il mettait les formes sinon il se faisait déformer. Pigé les grossiers ! 
Sur ce... à bientôt pour une autre autopsie. Bonne lecture !