04/04/2017

Zoom sur un élément de l'enquête: 

Kokoï. 

  - Ko koi ? 
  - Kokoï 
  - Qu'est-ce que ci que ça que c'est ce truc ? 
C'est la championne toutes catégories des toxiques: son venin est le plus violent au monde, pire qu'un cobra ou qu'un fugu. Ce record est détenu par un amphibien, une grenouille: le kokoï de Colombie (Phyllobates terribilis) également appelé phyllobate terrible. Une grenouille ! Y'a de quoi se taper sur les cuisses. Kermit la venimeuse ! Rigolez si vous voulez, lisez la suite; après on verra si la bestiole est... marrante. 

Portrait de la bestiole

  Le phyllobates terribilis vit dans la forêt amazonienne le long de la côte Pacifique de la Colombie. Cet amphibien terrestre évolue donc dans un habitat très humide.
La couleur du kokoï est variable: vert, orange et parfois blanc; cependant, la couleur la plus commune est le jaune. La couleur de sa robe est unie contrairement à la plupart des autres dendrobates. Elle ressemble à une figurine en matière plastique, n'est-ce pas ? Pourtant... 

La femelle est généralement plus grande que le mâle. La longueur moyenne du corps varie de 41 mm à 47 mm, mais certaines femelles peuvent mesurer 50 à 55 mm. 41 mm à 47 mm, mais certaines femelles peuvent mesurer 50 à 55 mm. La plupart des dendrobates se camouflent dans la végétation et se dissimulent rapidement au moindre danger. Ce n'est pas le cas de Phyllobates terribilis qui semble ne pas craindre les prédateurs. Sa toxicité le protège des attaques. 

Régime alimentaire

  Le Kokoï est principalement insectivore. Son menu se compose de fourmis, de termites et de coléoptères. Comme toutes les grenouilles il utilise sa longue langue collante pour capturer ses proies, façon langue de belle mère. Mais celle ci ne fait pas pouet ! Il peut également s'attaquer à des arthropodes ou des vers. Plutôt sociable, il vit en petit groupe. En captivité, il fait preuve de grandes capacités d'apprentissage et ne montre aucune agressivité envers ses congénères. Contrairement à certains bipèdes communs et poilus. 

Reproduction

  Mâles et femelles ont de multiples partenaires. Le mâle attire une partenaire en émettant des appels aigus. Il couine, en somme. On suppose que la reproduction a lieu tout au long de l'année. Dans un terrarium, le kokoï peut vivre jusqu'à 5 ans. 

Toxicité 

  Son corps est enduit d’une substance appelée batrachotoxine qui ne lui sert strictement à rien, ni à attaquer, ni à se défendre. Ça sert à quoi alors ? Et bien, il faut savoir qu'une injection de 0,2 mg de batrachotoxine suffise pour envoyer un homme dans un monde dit meilleur.
Si vous êtes stupide (je reste poli) au point de toucher un kokoi, vous ressentirez une brûlure qui durera plusieurs heures. D'après des recherches, ce dendrobate stockerait une partie de son poison en se nourissant d'un coléoptère de la famille des Melyridae.
Certaines tribus colombiennes et notamment les Indiens Choco utilisent son venin pour enduire leurs fléchettes. Ces dernières peuvent rester mortellement toxiques pendant 2 ans. Ils chassent ainsi de petits animaux avec des sarbacanes.
Le kokoï est chassé, capturé et vendu comme animal de compagnie (NAC). Leur toxicité diminue (heureusement) en captivité au bout d'un certain laps de temps. Cette grenouille fait également l'objet d'études par les laboratoires pharmaceutiques. Son venin pourrait devenir un meilleur anesthésique que la morphine. Avez-vous toujours envie de cuisses de grenouille ?  

Sur ce, à bientôt... pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !   

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