03/04/2017

Zoom sur une anecdote: 

Le dépeceur de Mons. 

  « Elle noya sa déception dans le liquide mordoré. Je claquais des doigts. 
          - Et si c'était le dépeceur de Mons qui ce soit déplacé ou un émule ? 
          - Je ne crois pas à la thèse du tueur belge, ton imagination est trop grande. » 

À qui fait allusion Nelson Valbo ? Quel est ce tueur belge ? 

  L'Affaire du Dépeceur de Mons fut le surnom utilisé par la presse belge pour désigner un dossier judiciaire concernant l’assassinat de plusieurs femmes dans la région de Mons en Belgique, entre 1993 et 2001. Il y aura une vingtaine d'années qu'un policier découvrait les premiers sacs poubelles contenant des restes humains à Cuesmes, dans la banlieue de Mons. C'était le 22 mars 1997. Un policier à cheval observait un chat qui jouait avec quelque chose. Il remarqua que l'animal tenait quelque chose dans sa gueule. En s'approchant, le policier constata que c'était une main. Une main humaine ! La main provenait d'un sac poubelle. On dénombra huit sacs, le premier jour puis un neuvième le lendemain. Un dixième le jour suivant. 
D'autres restes humains furent découverts aux environs de Mons, ainsi que dans le nord de la France, entre mars 1997 et avril 1998, souvent dans des sacs poubelles. La mutilation systématique des corps a rendu difficile leur identification. Les sacs étaient localisés dans des lieux aux noms évocateurs: « avenue des Bassins », dans la rivière « Haine », « chemin de l'Inquiétude », « rue du Dépôt », « chemin de Bethléem » à proximité de la rivière « Trouille », etc. Ces noms pourraient faire sourire mais hélas cela n'arrache même pas un rictus. L'affaire du dépeceur, c'est un dossier glauque, macabre. Des corps de femmes découpés avec une précision chirurgicale et que l'on retrouvera, morceau après morceau dans les environs de Mons à Cuesmes, Havré et Hyon.
Cinq victimes
  On attribua cinq victimes au meurtrier. Toutes des femmes, âgées de 21 à 43 ans, seules, habituées du quartier de la gare de Mons, un quartier qui n'avait pas très bonne réputation. Ces femmes étaient: Carmelina R. (quadragénaire disparue depuis le 4 janvier 1996), Martine B. (43 ans disparue le 22 juillet 1996), Jacqueline L. (33 ans, n'a plus donné signe de vie depuis le 22 décembre 1996), la plus jeune: Nathalie G. (21 ans disparue le 16 mars 1997) et Begonia V. (37 ans disparue depuis juillet 1997).
Pas vu, pas pris 
  En 20 ans, les enquêteurs ont exploré 1700 pistes. Il y a eu plusieurs suspects aussi: Léopold B., dit « Le Gitan », un Monténégrin qui a séjourné en Belgique, ou encore un médecin ORL de Mons. Aucune piste n'a jamais abouti. Il n'y a jamais eu aucune preuve. En réalité, cette enquête a été rendue particulièrement difficile par le fait qu'il n'y avait pas de scène de crime, pas d'arme du crime (on ne sait même pas où ni comment sont mortes les victimes). Il n'y a quasi pas de traces ADN, d'empreintes. Sans compter qu'il y a 20 ans, les GSM étaient bien moins utilisés. Les enquêteurs ne purent se baser sur l'analyse de la téléphonie. Il leur a aussi clairement manqué le témoin-clé. Celui qui amène l'info déterminante, qui met la police sur la bonne piste.
Qu'est-il devenu ?
  La question est: pourquoi ça s'est arrêté ? Pourquoi le tueur s'est-il brutalement arrêté après avoir tué et démembré post-mortem les 5 victimes ? En vérité, c'est qu'on l'ignore. Les spécialistes estiment que le tueur en série a pu déménager, qu'il a pu être incarcéré. Ou qu'il est mort... voire « guéri ». On peut tout imaginer. Puisqu'on ne sait pas qui c'est, ni où il est.
Il y a peu de temps, il y avait deux enquêteurs qui travaillent sur ce mystère. Au départ, la cellule CORPUS disposait de 12 enquêteurs. Rappelons que c'est l'affaire criminelle belge non résolue la plus importante de ces 50 dernières années. 
Y a t-il encore un espoir ?
  Vingt ans après les faits, certains continuent à croire qu'on pourra un jour résoudre le mystère.  Le substitut du procureur du Roi, de Mons, est de ceux-là. Il suit le dossier depuis le début. Il confirme que l'enquête n'est pas terminée et que des analyses sont encore menées aujourd'hui, avec l'aide des techniques scientifiques les plus modernes: 
« Nous avons un certain nombre de traces ADN qui ont été analysées avec les techniques de l'époque. Il faut bien reconnaître qu'en 1997, l'ADN était une notion un peu mystérieuse et on veut savoir s'il n'y a pas une possibilité de faire des analyses plus précises; vérifier s'il y a moyen de leur faire dire plus que ce qu'ils ont pu nous dire en 1997 ».
Les enquêteurs ont demandé à l'INCC (l'Institut national de criminalistique) de refaire des analyses sur les prélèvements de l'époque, à la lumière de la technologie d'aujourd'hui. On ignore quand ces analyses aboutiront. Les enquêteurs ont encore environ dix ans avant que les faits soient prescrits. 
À ce jour, L'identité du tueur – pour autant que les meurtres en question soient véritablement l'œuvre d'un seul et même individu – demeure à ce jour inconnue. Il est à noter que depuis le début de l'enquête en 1997 jusqu'en 2010, près de 1000 dénonciations ont été faites. 
(Cet article est composé à partir d'un article publié sur le site de la RTBF. Les noms ont été volontairement supprimés) 

Sur ce... à bientôt pour une prochaine autopsie. Bonne lecture !   

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